Un grand merci à la talentueuse Stéphanie, Endogirls, qui propose de participer à son projet photographique « Femme malgré tout ». En lien avec l’association Lili H, elle propose aux femmes souffrant d’endométriose de participer à une séance photo. L’idée est de montrer par la photographie l’impact visible de la maladie à travers les cicatrices ou la souffrance sur cette photo, tout en mettant en valeur la féminité. Nos cicatrices sont souvent cachées, mais elles sont indélébiles. Elles nous marquent à jamais. C’est l’empreinte de cette maladie.
Sur ma photo, on peut voir celles de la laparotomie et de la stomie (poche de déviation des selles). Les chirurgiens ont repris l'ouverture de la première stomie. Et encore, on ne voit pas celles de la première cœlioscopie et de la césarienne qui se siutuent au niveau du pubis. Mon ventre est décoré ! Mes dernières cicatrices sont une renaissance : mon combat et ma victoire contre l’endométriose que je gagne chaque jour davantage. Elles sont toutes encore terriblement douloureuses. Si j’oublie mes patchs, je me réveille toutes les nuits.
Cette photo peut choquer, mais je vous demande de comprendre la démarche. On est mutilées à vie par cette maladie, qui nous abîme de l’intérieur et de l’extérieur. On perd notre féminité par les douleurs, difficile d’accepter son corps déformé par les traitements et les opérations. Certaines prennent du poids, d’autres en perdent. La relation au corps est déjà terriblement complexe, mais en rajoutant un facteur aussi important que la maladie, c’est encore plus compliqué. On perd nos repères de femme. Le regard des autres face à la différence et à la maladie peut être très dur. Cette photo est un moyen de montrer ou de se prouver que malgré les cicatrices et la maladie, notre corps peut être beau. Stéphanie s’attache à nous mettre à l’aise, à trouver la position qui nous correspond et nous aide à sourire. C’est ce que m’a écrit ma petite soeur en Australie, la première à avoir reçu la photo. « Tu es super souriante et tu as l’air heureux ». Elle a raison, je suis heureuse d’assumer mon corps et de le montrer tel qu’il est. Il est fin avec des cicatrices, mais c’est mon corps avec ses qualités et défauts. Mes cicatrices représentent mon histoire. Elles m’appartiennent.
Ma fille qui a toujours souhaité être présente lors des soins des infirmières a toujours accepté avec son regard d’enfant et sans jugement mes cicatrices. « C’est là que tu as bobo Maman ! » Elle peut matérialiser à sa manière la maladie. Elle est toute douce et me fait des bisous : « Tu ne vas plus avoir mal Maman ». Une belle lumière qui m’a aidée à m’accepter tel que je suis.
Je suis très heureuse d’avoir participé à ce projet Femme malgré tout. J’ai eu le plaisir de découvrir Stéphanie et de faire une très belle rencontre. Elle a déjà exposé ses premières photos et va participer au concours national. Son but premier : interpeller avec ses photos et faire parler de la maladie. Je suis fan de son projet et je recommande à toutes les endogirls d’y participer. On y gagne en confiance.
Plus d'informations :
Page Facebook de Stéphanie : Fany's eye
Son site Internet, n’hésitez pas y faire un tour. Passionnée, par la photo vous y découvrirez une partie de son talent : fanyseye.com